lundi 5 février 2018

Ma ptite interview avec Valery K Baran qui nous parle de sa saga érotique La révélation de Claire

Bonjour Valéry et merci de répondre à mes petites questions

Pour ceux qui ne connaissent pas ta saga , L'initiation puis la Révélation de Claire, pourrais tu la présenter en quelques lignes?

C’est une saga de romance érotique BDSM très hot ! C'est-à-dire qu’on va suivre, en même temps que l’héroïne, la découverte puis l’attrait de cette sexualité, et rencontrer le très captivant Mathieu.

Depuis quand écris tu cette saga?

Hou ! Des années ! Il y a eu deux étapes, en fait : l’écriture d’une nouvelle, à l’origine, puis la reprise de cette histoire pour la développer des années après. Au total, il s’est donc déroulé 7 ans entre l’écriture de la première version et la publication de la fin, désormais.

Il me semble que la saison 2 avait été mise pendant un certain temps sur Wattpad , pourquoi ce choix?

Et elle y est encore.  Pour deux raisons, en fait. La première, parce que je viens du milieu de la publication sur le net et que ce milieu me manquait. Le fait de commencer à publier un travail qui n’est pas encore définitif, qui peut encore être retravaillé en fonction des remarques des lectrices, l’aspect très cool et stimulant des échanges à ce moment-là du processus d’écriture... Tout ça me manquait. Et la deuxième, c’est que je pense que la publication sur le net et celle chez éditeur ont tout à gagner à se compléter. Internet a changé énormément de choses en matière d’accès au contenu artistique et je pense vraiment qu’aujourd’hui, proposer un contenu gratuit d’une part (en ligne) et payant d’autre part (enrichi d’une manière ou d’une autre) est quelque chose d’intéressant à faire. C’est pour ça qu’on a ouvert Lemon Laboratory, récemment, d’ailleurs. J’avais donc envie de m’impliquer dans une publication 2.0.

Avais tu déjà les grosses lignes de l'intrigue en démarrant l'écriture de cette nouvelle saga?

Oui. Même en n’en écrivant qu’une nouvelle, au tout début. La scène finale, celle qui clôt la saga, je l’avais déjà dans la tête, d’ailleurs, même si je ne savais pas encore que je finirai un jour par l’écrire.

As tu des rituels d'écriture?

Pas du tout ! J’écris quand je le peux, avec des phases de pause désespérantes et des phrases de production frénétique.

Comment parviens tu à allier ta vie quotidienne avec ta vie de plume?

En gérant mon temps, bien sûr, mais aussi en étant vraiment passionnée. Je crois que tout est là. Il m’est déjà arrivé de faire des nuits blanches pour écrire, ou de me lever à 4h du mat’ parce que j’avais envie (besoin) d’écrire ou que je voulais vraiment avancer sur un manuscrit, pour dire.

Autour de toi, sait on que tu écris?

Eh oui ! Je suis l’autrice d’érotisme-exception (il y en a d’autres, mais je sais que ça reste rare) qui a déjà été lue par à peu près tous ses amis, sa famille proche (même si j’ai sélectionné ce que je leur ai fait lire, quand même), ses collègues de travail… J’ai une vision assez décomplexée et même un peu « militante » de ce genre littéraire, d’ailleurs, dans le sens où je ne le considère pas comme un genre honteux et j’estime important de m’assumer en tant qu’autrice.



Cette saga est une saga érotique dans le milieu du BDSM, as tu fait des recherches préalables?

A. Fond. En fait, à l’origine, j’ai vraiment eu une curiosité intellectuelle énorme et même assez obsessionnelle, sur le coup, qui m’a fait non seulement me documenter énormément mais aussi fréquenter des forums dédiés à cette sexualité, ce qui m’a encore plus passionnée et a fait de Mathieu et Claire les personnages qu’ils sont, d’ailleurs. C’est la psychologie qui m’a le plus passionnée : celle de la soumise mais aussi celle du dominant, y compris toutes les passerelles qu’il peut y avoir entre l’une et l’autre (d’où le fait que Mathieu soit « switch »)… Et bien sûr, durant les 7 ans qui se sont déroulés entre l’écriture de la première nouvelle et la concrétisation de la saga, j’ai continué à me documenter, échanger, etc.

Ecrire des scènes de sexe est un peu un exercice de gymnastique où la coordination et l'enchaînement sont primordial non?

Surement, mais je ne sais pas si je répondrai bien à cette question parce que les scènes de sexe sont celles que j’écris avec le plus de facilités, en fait. xD Au début, oui, je me souviens que je rencontrais pas mal de difficultés : de vocabulaire, d’originalité (il y a toujours un moment si on se demande si on ne va pas réécrire quelque chose qu’on a déjà écrit)… Et ça fait longtemps, maintenant, que j’ai dépassé tout ça.

Quelle a été la scène la plus dure à écrire pour toi? Pourquoi?

Sans hésiter la toute dernière, avec (allez, ce n’est pas un spoil) Mathieu en position de soumis. Parce que j’ai dû travailler sur moi-même, beaucoup, pour arriver à la fois à mettre le doigt sur ce qui me fascine, personnellement, dans le fait de voir un homme dans une telle position, et parvenir à le traduire tout en dosant au mieux tout ce qu’il peut y avoir de « gênant » là-dedans. Mais j’ai vécu la même chose sur la toute première scène sexuelle de cette saga, ceci-dit : j’éprouve une fascination mêlée de répulsion pour cette sexualité, qui a vraiment été ce sur quoi j’ai voulu travailler sur cette saga, en ressortissant tout ce qui rend cette sexualité fascinante, tout en… non pas supprimant totalement tout ce qui suscite cette répulsion, parce que ça aurait été faire du « Oui Oui au pays du BDSM » et que je pense qu’elle participe à la fascination, aussi. Mais toute la difficulté est justement là : doser. Trouver le bon angle pour faire éclater cet aspect captivant et troublant tout en gardant une part de gêne mais dans le bon sens, légère : parce que sans gêne il n’y a pas d’attrait.

Dans les romances érotiques , un des écueils à éviter est de ne pas tomber dans la pornographie de base. J'ai adoré lire cette saga car c'est à la fois "pédagogique" et érotique. Comment as tu réussi avec brio cet exercice?

Ha ha, alors je donne mon truc (et celui qui m’a fait ne plus me demander si je ne risquais pas de réécrire une scène déjà écrite, d’ailleurs) : tout part de la psychologie. Je pense que, quel que soit le genre littéraire dans lequel on œuvre, mais peut-être plus encore dans l’érotisme, la seule raison d’être des scènes que l’on écrit se trouve dans ce qu’elles montrent des personnages : de leur psyché, de leur évolution, de leurs sentiments… C’est pour ça, d’ailleurs, que deux scènes ne peuvent jamais être identiques : parce que c’est toujours des personnages différents, ou alors dans d’autres situations, ou à d’autres moments de leur vie, à d’autres étapes de leur évolution… Tant qu’on écrit la scène en se concentrant là-dessus, elle sera réussie, car utile à l’histoire et forte, avec de l’impact. Et là on est vraiment dans l’érotisme qui a du sens.

Les scènes sont essentiellement des scènes F/M mais il y a aussi des scènes FF . Est ce plus facile d'écriture des scènes FM ou FF ? Pourquoi?
Je dirais que le M/F est plus facile, tout simplement parce que, avec des personnages de même sexe, on se prend un peu la tête parfois pour rendre clair qui fait quoi exactement (on n’a pas « il » et « elle » pour distinguer les personnages, les détails des corps sont identiques…) mais, honnêtement, ce n’est pas un souci, pour moi. J’ai eu une petite gêne au tout début, pour le F/F, comme j’en ai eu la première fois que j’ai écrit chaque nouvelle approche sexuelle (que ce soit en matière d’acte ou en matière d’interactions entre les personnages), mais c’est quelque chose qui passe très vite, en fait.

Parlons à présent des héros. Quelles sont les failles et les points forts de Mathieu et Claire?

Claire, c’est facile. Elle a du caractère et le cran d’aller vers ses désirs. Et en même temps, elle est extrêmement renfermée sur elle-même, en matière de sentiments, de confidences… Elle ne s’ouvre finalement que très peu et elle a beaucoup à se combattre pour accepter de se libérer.

Mathieu, c’est plus complexe. C’est un personnage solaire, très à l’écoute, il a beaucoup de caractère aussi et tendance à avancer comme un bulldozer pour avoir ce qu’il veut. Mais d’un autre côté, c’est aussi son point faible : il n’a que peu de limites et il n’a pas connu vraiment de cadre, auparavant. Du coup, il se considère comme différent, dés-inséré… C’est trouver sa place qui lui est dur.



Si tu devais les définir un seul mot chacun. Que dirais tu d'eux?

Allez, on dira de Claire : hésitante, et de Mathieu : bulldozer. 

Pourquoi nous avoir permis d'entrer de plus en plus dans les pensées du héros?

Parce que je trouvais que c’était le plus gros enjeu de la deuxième partie. La toute première (la première saison) se concentre beaucoup sur Claire : ses envies, ses doutes, ses élans, ses craintes… Mathieu y apparaît tantôt solaire et doux, tantôt plus dur et insaisissable, mais on n’a que peu accès à son propre vécu, encore. Dans la deuxième saison, je voulais vraiment mettre l’accent sur ses enjeux à lui et son évolution. C’est lui, d’ailleurs, qui évolue le plus dans cette seconde partie.

Ecrire cette histoire en épisodes est ce plus facile pour toi ou plus contraignant?

Au début, oui, parce que j’ai commencé cette saga (la deuxième fois, quand je l’ai reprise pour en faire une vraie saga) alors que je venais d’accoucher et que je reprenais doucement l’écriture. Du coup, je n’aurais pas pu m’engager sur un projet de roman direct et l’écriture par épisodes était parfaite : ça me mettait des objectifs pas trop lointains, m’aidait à rythmer mon avancée, et j’aimais bien cette idée d’épisodes. Par contre, après coup, je pense vraiment que ça a été une erreur sur le plan éditorial, parce que les épisodes 2 à 4 sont sortis avec trop de délai par rapport à l’épisode 1 et ne parlons même pas de celui avec les épisodes 5 à 8. Au total, il s’est passé presque 4 ans entre la publication de l’épisode 1 et la publication de cette fin, et c’est trop long. Même si c’est une histoire qui plait et qui marche quand même bien, j’en suis heureuse, elle aurait vraiment gagné à être publiée non pas en épisodes mais en romans.

Pourquoi avoir divisé chaque épisode en différentes parties?

Honnêtement, parce qu’à l’origine j’avais publié la première nouvelle sur le net et que je l’avais donc découpée, pour une question de longueur, en 3 chapitres (parties, donc).  Puis j’ai gardé ce principe : construire une avancée progressive lors des épisodes et les découper ainsi, tout en m’amusant à mettre des cliffhangers à chaque fois dedans. J’aime bien, j’avoue.

Pourrons nous avons des nouvelles de nos héros dans des extraits bonus ou des nouvelles des autres personnages?

Sûr ! J’ai déjà une préquelle Claire/Mathieu (avant qu’ils se rencontrent) en attente sur mon ordi, et j’avoue que je serais toujours tentée de continuer à développer l’histoire et les relations de tous ces personnages… (parce que je les aime vraiment bien), mais je ne sais pas encore ce que j’en ferai. A voir, mais la préquelle sortira surement dans pas trop longtemps. 

Que ce soit Olivier, Isabelle ou encore Catherine. Tous ont un rôle à jouer. Comment as tu construit leur histoire au sein même de l'histoire principale?

Je crois qu’ils se sont imposés, en fait. J’adore explorer tout ce qui est de l’ambiguïté entre les personnages, et cet univers s’y prête si bien, avec cette proximité amicale mais aussi sexuelle, ce qui fait qu’au-delà d’une rencontre amoureuse, il y a vraiment tout un univers qui s’éveille autour de Mathieu et Claire, et j’adore Olivier, Isabelle… Tous. C’est ce qui fait que je pourrais encore écrire sur eux.

Camille pourrait elle avoir sa propre histoire?

Tout à fait ! Je ne sais pas encore ce que j’en ferai mais c’est possible qu’elle sorte, un de ces jours.



J'ai noté beaucoup de symbolisme dans cette saga car derrière les expériences sexuelles de nos héros, il y a plus de sens non?

Tout à fait.  On en revient à cette idée que, dans un roman érotique, le moteur reste l’exploration de la psychologie et des sentiments des personnages. Les scènes de sexe ne sont intéressantes que par ce qu’elles montrent d’eux, et il y avait énormément de sujets que j’avais envie de traiter. Du fait d’être différent des autres, de l’acceptation de soi, du don de l’un à l’autre quel que soit le « rôle » choisi lors des rapports sexuels (quelque chose qui était très important à aborder pour moi dans ce rapport BDSM)… Il y a quelque chose que je n’aime pas, notamment, dans le traitement du sentiment amoureux (et parfois les romances, du coup), qui est cette idée de « tu es à moi » et la jalousie ou possessivité qui peuvent être liées, et qui pour moi est à l’antipode du sentiment amoureux. Je voulais montrer ma vision de l’amour : celle qui est dans le don à l’autre et la confiance réciproque.

Tu écris seule mais aussi en binôme avec Hope. L'exercice est il plus simple seule ou en duo ?

Vu la facilité avec laquelle on a écrit à deux à chaque fois, je dirais dans le duo ! Je crois que c’est bon pour moi, même, parce que ça me pousse à modérer certaines de mes tendances personnelles pour aller vers quelque chose de plus « commun à nous deux », et aussi parce que c’est marrant et cool à faire. Mais les deux sont chouettes.

Quels sont tes futurs projets?

Alors, actuellement, je suis sur un roman de pur érotique, dont j’arrive quasi au bout, d’ailleurs. J’avais envie de sortir un peu des limites que m’imposaient la romance et, je l’ai toujours dit : même si je reste un petit cœur d’artichaut en moi-même, je suis d’abord une autrice d’érotisme. Et j’avais envie d’écrire quelque chose de très psychologique et dark, qui traite de thème très adultes et du sentiment amoureux, aussi, parce que c’est un thème fort de ce roman, mais pas du tout comme on peut le faire dans la romance.

Et en parallèle, je m’amuse à écrire un nanar, aussi ! (Pour dire que le grand écart entre un genre et l’autre ne me fait pas peur xD). Je ne sais pas ce que j’en ferai mais c’est une contrebalance très bonne par rapport au roman beaucoup plus dur que j’écris en parallèle, et ça m’amuse énormément. Mais il sortira un de ces jours. 

Pourras t-on te voir au salon du libre de Paris en mars prochain?


Oui !!! Pas en dédicace chez éditeur, cette année, mais j’organiserai notre traditionnelle rencontre du samedi après-midi, et je serai en ballade dans les allées.

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