mardi 18 août 2020
Touche pas à ma romance !
Hello les book addicts , j'espère que vous allez bien et que cet article saura retenir votre attention. J'avais dans l'idée de faire cet article depuis le début d'année mais la COVID a fait son apparition et je ne voulais pas poster cet article en plein milieu de cette crise. C'est un constat qui m'est venue en constatant le nombre de plus en plus important d'ARC anglais que je lisais alors que mes lectures en VF avaient tendance un peu à diminuer dans ce domaine.
La romance , un genre décrié?
Pourquoi ce titre me direz vous? Je ne sais pas si par chez vous c'est la même chose mais j'ai eu l'impression depuis plusieurs mois que la romance a eu tendance à disparaître du radar des magasins dans un premier temps mais aussi chez certaines maisons d'éditions;
Je me souviens qu'il y a bien longtemps, j'avais déjà écrit un article suite à un poste où une pseudo journaliste critiquait ceux qui lisaient de la romance car à son goût ce n'était pas de la vraie littérature ! Ma réaction a été immédiate et virulente car j'en ai plus que marre qu'on nous juge sur nos lectures! Je ne vais pas dire à quelqu'un qui fume que ce n'est pas bon pour sa santé et qu'il devrait arrêter. Je ne vais pas dire à ceux qui jouent aux jeux vidéos que c'est une passion qui leur ramollit le cerveau. Chacun fait ce qu'il lui plait et ne devrait pas à avoir à subir les jugements virulents de la société. On a besoin d'étiquette et si on ne rentre pas dans les normes , on est montrée du doigt. Je me souviens encore en avril 2018, nous étions à Paris avec des copines pour le Festival du Roman féminin et la veille , nous avions pris notre temps pour nous balader un peu dans Paris et nous avions fait un passage obligé chez Gilbert Joseph. J'étais tranquillement entrain de regarder ce qu'ils avaient au rayon romance quand un homme d'un certain âge ( à qui je n'avais rien demandé ) me dit "Pff c'est nul ça , ce n'est pas de la vraie littérature". Je lui avais répondu calmement qu'il devrait se mêler de ses affaires et me laisser tranquille.
Le 7 avril 2016, j'ai rencontré pour la toute première fois à Paris une de mes auteurs fétiches, Colleen Hoover, au Drugstore de Paris. Outre l'émotion intense de la rencontre, j'ai ce jour là été encore une fois témoin de stéréotype face à la romance. Il faut dire que dans cette librairie des Champs Elysée, même le personnel ne semblait pas s'attendre à autant de monde. Mais le pire dans tout cela fut la réaction des clients qui passaient par là et qui étonnés , nous demandaient "Mais vous attendez qui?" et là quand on leur parlait de Colleen Hoover et d'Anna Todd et qu'on leur disait qu'elle écrivait de la romance, nous avions droit à ce "Ahhhh" avec le ton dédaigneux.
La romance un genre moins mis en avant?
Je n'ai jamais eu honte de mes lectures et ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer mais depuis fin 2019, j'ai constaté que les rayons romances , que ce soit dans les librairies ou dans les supermarchés, avaient tendance à se faire rare. Je me souviens d'une époque où les rayons de mon Auchan débordaient de nouveautés et puis est venu un temps où il fallait les commander car pas disponible le jour de sortie. Alors bien évidemment, les rayons sont assujettis aux innombrables sorties de la semaine certaines semaines mais quand vous allez dans une librairie en France ou dans une librairie dans un pays anglophone, la place de la romance n'est pas la même. Aujourd'hui, il n'y a que dans mon Furet du Nord que je trouve encore les romances que je cherche. Je me souviens d'une discussion avec une amie à qui on reprochait de commander sur Amazon mais avant la COVID , Amazon était le moyen le plus sûr de trouver toutes les romances que vous vouliez et moi qui lit en VO, c'est mon site préféré avec Book Depository. Alors le triste constant était là : les rayons romances étaient moins fournis et chez certains libraires, les romances étaient rangées en évidence et non comme chez certains dans un coin ou pire encore au mauvais endroit. Vous vous souvenez peut être de ma photo postée sur Instagram où les auteurs Emma Green étaient rangées dans la littérature anglophone !
Donc le terrible constat était là : la romance se faisait plus rare et elle était toujours décriée. Je me souviens d'un auteur présent au Salon du livre de Paris être furieux car la file d'attente pour un auteur de Young Adult était bien plus importante que pour la sienne. Ce monsieur devrait se rendre compte que la communauté de la romance est une grande communauté , très en demande de romances à lire et prêt à dépenser beaucoup d'argent pour se faire plaisir. La RARE Paris 2019 avait montré la présence des fans sur place et l'envie d'acheter des romans des auteurs présents .
La romance : un genre qui ne vend plus?
Je me suis donc posée cette question en voyant certaines lignes éditoriales changer. Je ne citerai que quelques exemples qui me viennent en tête mais je suis sûre qu'il y en a d'autres. Chez J'ai lu pour Elle, nous avons été les tristes témoins de la disparition de collections que j'adorais pourtant. Il y avait la collection Love Addiction, Illicit entre autres qui ont totalement disparu. Ces collections nous offraient de belles romances, fraîches et sympa , sans prises de tête . Il y a aussi eu une collection LJ qui nous permettait de découvrir des romances d'auteurs étrangères mais qui n'a pas duré un an ou encore une collection numérique qui a succombé quelques mois à peine après son lancement.
Chez Hugo New Romance, j'ai constaté que le nombre de romans d'auteur anglophone traduits avait considérablement baissé. Nous avons encore des romances régulièrement publiées chez eux mais ce sont maintenant en grand majorité des auteurs françaises. Le constat est d'autant plus flagrant si on regarde les auteurs invités au Festival New Romance. Pour la première édition à Bandol, les auteurs anglophones étaient plus nombreux que les françaises alors que si on regarde les auteurs présents à Lille, la tendance s'est inversée.
Les parutions chez certaines maisons d'éditions comme Eden Collection se font plus rares , sont repoussées et le lecteur reste en attente. Quand on a la chance de pouvoir lire en VO comme moi, cela n'a pas d'incidence car j'ai la chance de pouvoir lire en VO mais c'est bien loin d'être le cas des lecteurs français qui ne lisent que très peu en anglais. Souvent quand je laisse un avis sur mes lectures VO, celles qui me suivent m'envient car elles ne peuvent pas lire en VO. La saga Dublin Street a mis des années avant d'être publiées intégralement en VF et c'est vraiment dommage.
Trop de romances tueraient elles les romances?
La romance , c'est forcément du cul ou culcul
Il y a un proverbe qui dit qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture mais malheureusement c'est encore très souvent le cas. Il faut dire que certaines couvertures sont en quelque sorte le bâton que l'on tend pour se faire rosser. Il y a eu différentes modes et que ce soit les très anciennes couvertures des historiques parus chez J'ai Lu avec Fabio entre autres, celles avec les torses nus ou encore les couvertures dites graphiques, elles ont toutes fait parler d'elles. Qui n'a pas eu la remarque suivante : "Ce que tu lis c'est du cul avec tous ces torses". Donc oui le jugement est toujours très facile et très présent.
Pour ma part, je fais confiance à l'auteur pour me proposer une belle histoire. Dernier exemple en date : Tillie Cole a sorti récemment en VO une comédie et il est vrai que la couverture graphique était assez particulière mais cela ne m'a pas empêché de lire cette comédie et de passer un excellent moment avec son histoire. Je sais bien que toutes les couvertures ne peuvent pas nous plaire mais nous sommes déjà assez jugées sur nos lectures donc si à notre tour , nous jugeons sévèrement les couvertures c'est le début d'un cercle vicieux.
La romance , c'est toujours la même histoire
Et ce constat sur les couvertures nous amène à une dernière idée pré conçue et très ancrée dans les mentalités de certains : en romance , c'est toujours la même chose. Mais si on prend l'exemple d'un roman policier, ne peut on pas dire la même chose? Il y a un meurtre , une enquête est menée et l'intrigue est résolue. On peut donc faire un raccourci en disant donc que les romans policiers sont tous les mêmes. Et là , je ne suis pas d'accord puisque les émotions suscitées seront différentes et même si nous arrivons à la même conclusion, le chemin emprunté peut être divers et varié.
J'en arrive donc à mon dernier point . La romance est multi facettes et nous permet de découvrir tellement de genres différents. Je ne citerai que quelques exemples comme la comédie romantique, la chick litt, le feel good, la dark romance, le New Adult, le Young Adult, la romance érotique etc...
Je vous laisse avec un article et une vidéo sur les divers genres de la romance publiés par ma copine Les Lectures de Mylène
Cliquez ICI pour lire l'article et cliquez ci dessous pour visionner la vidéo
merci pour ton aide, ravie de cette collaboration (ça fait pompeux hein :D )
RépondreSupprimerMerci à toi. Ravie aussi de cette collaboration. Mais non ça fait pompeux lol
SupprimerTrès bel article et complétement vrai
RépondreSupprimerJe pensais que j'avais des difficultés à trouver mes livres à cause du confinement, mais c'est toujours aussi compliqué... même sur amazon parfois.
Et quand je les réserve, j'ai toujours droit à un drôle de regard qui me gonfle (c'est pas parce que j'ai passé la quarantaine que je ne peux plus lire ce que je veux !)
Du coup, et j'ai conscience que c'est contre-productif, j'achète beaucoup en occasion sur momox ou price. Autre conséquence, j'achète plus car c'est économique du coup ma PAL ne cesse d'augmenter lol
Oui ce regard de jugement est agaçant et oui le confinement a vraiment aggravé ce souci
SupprimerJe comprends ta colère. Même si je suis contente que hugo et cie se rabattent sur les auteures francaises par soucis d'économie. Pour le fond, dire que j'écris de la romance, c'est pas toujours possible non plus, selon la personne en face, je n'essaie parfois même pas et répond: "j'écris de la SF' et je donne mon autre pseudo. Et pourtant je suis bien sûr que ce que j'écris n'est pas cucul, même si y'a du cul ^-^ sauf que cela me semble logique dans une histoire d'amour entre adulte. Et je ne vois pas pourquoi je poserai un voile pudique sur le lit alors qu'on en fait des choses sur l'oreiller: réconciliation, confessions et dans mes SF (autre genre décrié à son époque), sous mon autre nom de plume, j'ai déjà mis du cul, parce que la scène était importante.
RépondreSupprimerEt si j'ai quitté la SF pour la romance, c'est pour travailler la psychologie des personnages et leur réalisme. Ainsi qu'apprendre à faire naître des sentiments. Que vaut un univers débordant d'imagination si les personnages sont en carton pâte? Que vaut une belle plume si au final, on ne ressent rien et on sort de sa lecture sans la moindre catharsis? Depuis que j'écris de la romance, j'ai énormément mûri en tant qu'autrice.
Maintenant, en toute franchise féministe et anarchiste, si la romance est si décriée, c'est que c'est avant tout un genre féminin écrit par des femmes pour des femmes. Machisme habituel de base? Je ne crois pas. Ce sont les valeurs dites féminines qui sont remise en question: amitié, amour, sentiments profonds, larmes, soigner l'autre, prendre soin. Des valeurs que notre société, je ne dirais pas masculine car les hommes interdits de sentiments sont les premiers à en souffrir, non notre société sociopathe nous apprend à mépriser ces valeurs, preuve de faiblesse. Si tu veux mon avis personnel, le monde ne sera pas sauvé tant que les hommes ne liront pas massivement de la romance dès leur plus jeune âge. C'est ausi pour cela que j'écris de la romance geek, et un de ces quatre, je vais mème me mettre à la romance pour homme. Avec un homme comme première voix. Et d'ailleurs si je mets autant de cul dans mes romances c'est en réaction à la montée du néopuritanisme religieux mondial. Le droit au plaisir et au fantasme pour la femme, ce fut de longue date un combat féministe.
Complétement d'accord avec toi
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