Depuis le 13 octobre, Harlequin France et Emily Blaine nous offrent des bonus d'All I want for Christmas qui sort en papier le 21 octobre
Voici un récapitulatif de ces bonus
Je suis accoudé au bar depuis des heures. Je ne sais même pas pourquoi
j’ai accepté la proposition de Grégoire. Je devrais être en train de
réviser pour les prochains partiels. Je devrais être plongé dans un de
mes livres de droit et potasser une jurisprudence quelconque.
Je
porte la bouteille de bière à mes lèvres, en observant la salle. Des
étudiants sont assis, riant et buvant, d’autres dansent. Je passe une
main sur mon visage, sentant une soudaine fatigue me saisir. Je devrais
rentrer. L’ambiance des vacances de Noël ne me réussit pas.
— Salut !
Je me tourne et me retrouve nez à nez avec une jeune femme blonde. Elle
sourit largement, de ce sourire qu’ont les femmes qui vous trouvent à
leur goût.
— Salut. Yann, dis-je en tendant la main vers elle.
— Diane, répond-elle.
Sa main est moite, un peu désagréable. Je ravale une grimace et étouffe
un soupir. La musique est trop forte pour avoir une conversation digne
de ce nom, et je n’ai pas assez bu pour me laisser hypnotiser par une
blonde aguicheuse.
Si Grégoire m’entendait, il me collerait une claque sur la tête.
Soudain, mon sourire s’élargit. Emma passe près de moi en riant,
agrippe ma chemise et m’attire avec elle sur la piste de danse.
La musique change et Emma éclate de rire. Elle sait qu’elle m’a tiré d’un mauvais pas. Elle tend la main vers moi.
— Emma, je sauve des hommes en détresse.
— Yann, infiniment reconnaissant.
Sa main enserre la mienne avec chaleur et douceur. Si j’avais une once
de culot, j’offrirai un verre à Emma. Et je la draguerai, ouvertement.
Mais je perdrai alors ma meilleure amie. Elle retire doucement sa main,
mais je la retiens.
La tentation est trop grande, l’envie trop
forte. La musique est assourdissante, la chaleur intenable. Le visage
d’Emma est rose d’avoir trop dansé. Son souffle est court et mon regard
se braque sur ses lèvres. Sa main est toujours dans la mienne et je
réduis l’espace entre nos deux corps. Son regard me sonde, ses lèvres
s’entrouvrent, et au ralenti, nos bouches se trouvent. Mon bras entoure
sa taille et notre baiser s’intensifie. Ma langue se fraye un passage
entre ses lèvres, pendant qu’Emma pousse un soupir ravi.
Elle est là, entre mes bras, à moi.
Cela ne dure qu’une seconde. L’instant suivant, une coupure de courant
nous sort de notre bulle de désir. La salle est plongée dans le noir, la
musique ne résonne plus, la foule murmure. Emma s’écarte de moi,
entrelace ses doigts aux miens, avant de les libérer.
— A plus tard, lance-t-elle.
Je ne l’ai revue que le lendemain et l’instant s’était déjà envolé.
**************
Je suis assis à notre place habituelle dans le café de Simon. Un latte
dans une main, un surligneur dans l’autre, je potasse le code civil
ouvert sur la table devant moi. Du moins, je le lis sans réellement
comprendre quoique ce soit. Parfois je me demande pourquoi j’ai choisi
de faire du droit.
— Parce que tu adores ça, fait la voix d’Emma derrière moi.
Je me tourne vers elle, surpris de la voir à cette heure tardive. Le
café va fermer d’ici moins d’une heure et Emma est du genre couche-tôt.
— Et oui, tu pensais à voix haute.
Elle pose son cappuccino devant elle et retire son manteau.
— Jolie robe. Qui est l’heureux gagnant ?
Elle m’adresse un regard furieux, qui ne m’empêche cependant pas de
rire. Elle lève les yeux au ciel, avant de porter son mug à ses lèvres.
— Ça reste une très jolie robe ! dis-je en replongeant dans mon livre. C’est nouveau, non ?
— Tu tiens un inventaire précis de ma garde-robe ?
— De ce qui est visible, en tout cas.
Elle éclate de rire, croise ses jambes et tire un peu sur le tissu de
sa robe pour couvrir sa cuisse. Mon regard est happé par le nylon noir
qui couvre ses jambes. Pour la première fois depuis notre rencontre, je
me demande si Emma porte des bas ou des collants.
— Des collants, répond-elle.
Je relève le regard vers elle. Ses yeux pétillent et elle se mord la
lèvre, comme si elle cachait un secret honteux. Je referme mon livre
dans un mouvement sec et pivote vers ma meilleure amie. Nos genoux se
touchent et nos regards se croisent par-dessus nos mugs.
Quand elle
pose sa boisson, de la mousse de lait persiste sur ses lèvres. Je passe
mon pouce dessus et sens Emma tressaillir. Elle se fige, m’observe et
son souffle s’accélère. Nous sommes seuls à l’étage, bercés par la voix
rauque de Sinatra. Je pose ma main sur sa joue et elle penche doucement
le visage. Il y a quelque chose d’inédit et d’intense dans sa façon de
me regarder.
Je réduis l’espace entre nous et l’interroge
silencieusement. A-t-elle vraiment envie que je l’embrasse ? ici ?
Maintenant ? Soudain, je comprends.
Je soude mon front au sien et pousse un soupir entre consternation et désespoir.
— Tu es très jolie, Emma. Tu n’as pas besoin de moi pour le prouver.
— Merci, murmure-t-elle.
— Je te raccompagne ?
Elle se lève et je l’aide à enfiler son manteau. Je mets le mien et prends la main d’Emma dans la mienne.
— Juste pour savoir, tu portes les sous-vêtements noirs en dentelle ?
Elle rit à nouveau et nous quittons le bar. Le froid nous saisit et
j’attire Emma un peu plus près de moi. Elle sent la vanille et respire
la bonne humeur.
— Les noirs, chuchote-t-elle.
— Parfois, je me déteste.
*************
— On aurait dû le faire livrer !
Je soupire en tirant le sapin du
coffre de la voiture. Emma visse son bonnet sur la tête et remet ses
gants. Elle a refusé de payer le supplément livraison, sous prétexte
qu’il s’agissait d’une arnaque manifeste.
— On peut le porter !
Soudain, une boule de neige s’écrase sur son bras et le rire gras de
Grégoire nous surprend. Les renforts sont heureusement là.
— Viens plutôt nous aider !
— La mission sapin, c’est pour vous. Et la mission sapin, c’est l’amener jusqu’au salon.
— Si tu ne nous aides pas, je jure de montrer à Laura, la photo où tu es nu comme un ver avec ta serviette rose, promet Emma.
— Elle est saumon, grogne-t-il.
— Et ça, Laura ne le sait pas !
Il bougonne, mais accepte finalement de porter l’autre extrémité du
sapin. Emma a un sourire radieux, de celui qui signifie qu’elle est
heureuse d’avoir triomphé. Elle frotte son manteau pour effacer les
traces de neige et nous suit. Je franchis le seuil et retrouve Laura et
Julie en pleine conversation dans le salon.
Grégoire m’aide à
dresser notre sapin dans le salon. Julie et Laura décide d’aller
chercher les décorations, pendant que Grégoire part en mission dans la
cuisine à la recherche d’un ciseau.
— J’ai laissé mon écharpe dans ta voiture ! s’exclame soudain Emma.
— J’y vais.
Je dévale les trois marches du perron et récupère l’écharpe d’Emma. La
troisième depuis le début de l’hiver. Quand je franchis la porte, Emma
m’attend, frottant ses mais l’une contre l’autre pour les réchauffer.
— Merci ! J’aimerais bien ne pas perdre celle-ci. Encore !
Elle la fourre dans la poche de son manteau et nous échangeons un sourire.
— Hey, vous deux, vous n’y couperez pas ! intervint Laura.
— On arrive, dis-je, un peu agacé.
Je n’ai pas passé de moments seuls avec Emma depuis des semaines. Je
tente de trouver le meilleur moment pour l’inviter à aller voir un film,
ou simplement dîner. Mais depuis quelques jours, l’idée même de passer à
l’acte me tétanise. Comme si, pour d’obscures raisons, aller voir un
film allait changer notre relation.
— Je ne parlais pas de la déco, mais de ça !
Elle pointe le dessus de la porte et Emma blêmit. Elle baisse les yeux, tord ses mains et se dandine sur ses pieds.
— Ce n’est vraiment pas nécessaire, dis-je pour sauver la situation.
— En effet. C’est juste la tradition. Vous n’allez pas me dire que vous ne vous êtes jamais embrassés ?
Emma relève les yeux vers moi. Dans son regard, je vois les souvenirs
flotter. Il y a eu cette soirée au bar, celle où elle m’a sauvé avant
d’échanger un baiser furtif. Et, dernièrement, chez Simon, elle voulait
m’embrasser.
Pour de mauvaises raisons.
Du moins, pour ce que j’ai cru être de mauvaises raisons.
— Voyez ça comme une expérience scientifique, reprends Laura.
Laura sait ce que je ressens pour Emma. Elle pense m’aider, mais, au
contraire, elle ne fait que torturer Emma. La situation est
embarrassante et j’adresse un regard furieux à Laura. Elle lève les bras
devant elle.
Emma réduit l’espace entre nous et mon souffle
s’accélère. Elle tire sur les pans de mon manteau, se redresse sur la
pointe des pieds et dépose un baiser furtif sur mes lèvres. Ses yeux
vrillent les miens et elle se contente de sourire, quand ma main trouve
sa nuque pour l’attirer contre moi. Mon cœur est en train d’imploser,
pendant que sa bouche appuie contre la mienne.
Sa langue se faufile
entre mes lèvres et Emma prend le contrôle de notre étreinte. Sa bouche
domine la mienne, son corps épouse parfaitement le mien, ma main glisse
de sa nuque à son dos. Sa langue joue contre la mienne, son cœur frappe à
l’unisson du mien. Ce baiser ne ressemble absolument pas à celui d’il y
a presque dix ans.
Il est plus violent, plus affirmé et chargé d’un
désir rare et brûlant qui nous consume. Grégoire siffle, comme un
vulgaire spectateur à un match de foot. Emma rit contre mes lèvres et
s’écarte de moi. Elle passa sa langue sur sa lèvre inférieure où je
viens de passer la mienne.
— Sympa comme expérience scientifique, chuchote-t-elle.
Quelque chose vient de changer. J’aime Emma depuis longtemps. Et maintenant, je sais que je suis amoureux d’elle pour toujours.
Source
Toujours aussi génial ;-)
RépondreSupprimerTu ne les avais pas vus passer Nathalie ?
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