Salut ! Valéry K. Baran, autrice d’érotisme et de romance érotique, autant dans le genre M/M qu’en érotisme hétérosexuel ou en bisexualité.
Tu as passé le cap de l'auto-édition. Le choix a-t-il été facile? Quelles sont les difficultés auxquelles doit faire face un auteur qui veut se lancer dans cette aventure ?
Ce n’a pas été évident, en effet. Je n’aurais pas pu faire ça au tout début de mon entrée dans l’édition, d’ailleurs, mais là le temps était venu pour moi. J’en avais envie et, aussi, les années passant, j’avais acquis assez d’expérience, de compétences, de connaissances, de contacts, mais aussi d’outils pour le faire. Et franchement, ce que j’ai trouvé de plus difficile est de parvenir à « monter un projet », on dira. Parce que, oui, on veut auto-éditer notre livre. Mais pour ça, il y a énormément de choses auxquelles penser, énormément de choses à réfléchir, de choix à faire, de connaissances/compétences à acquérir et… ça semble vraiment énorme au début (bon, OK, c’EST énorme ! xD). Mais une fois tout ceci défriché, on arrive à voir les choses plus claires, et ça avance bien. Bref, c’est cette idée générale, qu’il faut parvenir à se faire, et quand on commence c’est vraiment compliqué. Ça demande du boulot !
Ta maison d'édition se nomme Lemon Laboratory. Pourquoi avoir choisi ce nom ? Est-ce en lien avec le terme lemon qu'on utilisait notamment dans les fanfictions pour des histoires comportant des scènes de sexe ?
Bien vu : tu as trouvé !! En effet, avec Hope et Magena (mes collègues de Lemon Laboratory), on s’est connues dans la fanfiction, et on a toujours eu à cœur d’assumer cette expérience. Comme on allait commencer par publier sur le net, on a cherché un terme qui, à la fois, nous caractérisait, et à la fois appartenait à ce vocabulaire purement « internet » et aussi fun, léger, qui correspond à ce que l’on voulait faire sur Lemon Laboratory. « Lemon » s’est donc imposé très vite. Et « Laboratory » parce que, à la base, c’est notre « labo » de création, donc.
Vas-tu publier d'autres auteurs ? A quel rythme peut-on s'attendre au niveau des publications numériques et/ou papier ?
Pour l’instant, on est toutes les trois, mais il n’est pas exclu que l’équipe s’agrandisse, en effet. On y songe, en tout cas, il faut d’abord qu’on finisse de monter les statuts de notre maison d’édition correctement (ce qui ne va pas tarder). Et sinon, déjà, la base, il va y avoir la sortie en papier de nos histoires parues uniquement en format numérique pour l’instant. On est sur le planning actuellement mais, en 2019, on devrait pouvoir compter 4 ou 5 sorties rien qu’à ce sujet, déjà. Et après, il y aura aussi d’autres sorties, mais pour l’instant c’est secret-défense !!! xD Mais on en parlera plus tard, promis !
Tu écris seule mais aussi avec ta binôme Hope Tiefenbrunner. As-tu la même démarche d'écriture, les mêmes rituels que tu écrives seule ou à deux ?
Oui, franchement, avec Hope, on écrit très bien ensemble aussi parce qu’on se ressemble vraiment, toutes deux. Niveaux rituels, on n’en a jamais eu de réellement fixes : je sais qu’en ce moment, Hope s’impose un nombre de mots à écrire quotidiennement, moi je suis beaucoup plus irrégulière (mais c’est aussi parce que ma vie est plus irrégulière de base). Ce qu’on a en commun, par contre, et c’est clair, c’est qu’on est des bosseuses, toutes deux ! Quand j’entame un projet, j’ai besoin que ça avance : s’il faut 5 jours pour répondre à chaque MP et un mois pour renvoyer chaque chapitre relu, ce n’est pas possible, pour moi. J’ai vraiment du mal à supporter l’inertie, en général, en matière de réalisation de projets. Avec Hope, on est hyper efficaces chacune, on est toujours sur le coup pour l’autre et, oui, c’est ce qui fait que ça marche, aussi.
Les nouvelles de OMG that's hot oscillent entre 5 et 30 pages. Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles faire face quand on doit poser une histoire en quelques pages ?
Je dirais de créer des personnages attachants, pour lesquels le lecteur va éprouver de l’intérêt. Surtout en érotisme ! C’est toute la différence entre l’érotisme et le porno, d’ailleurs : dans l’érotisme, on s’intéresse vraiment la « personne » qu’est le personnage. Et, dans un texte court, il faut donc parvenir à capter très vite le lecteur avec les personnages. Sinon, quel intérêt aurait-il à lire leurs aventures sexuelles ?
Quelle est la nouvelle qui "te tient le plus" à cœur dans ce recueil ?
Hum… Je les aime toutes, mais je dirais que les deux nouvelles d’Ixe ont une place particulière pour moi. Parce qu’elles sont issues d’un univers que je voulais vraiment écrire en roman et que je n’ai hélas toujours pas écrit. Du coup, je dirais que, si celles-ci ne plaisent pas (je prends le « me tenir à cœur » dans ce sens-là), ça me toucherait plus, forcément.
Quelle est celle que tu as pris le plus de plaisir à écrire ?
C’est difficile de répondre, mais je dirais « Casting-moi ». Ça doit se voir dedans, mais je me suis vraiment marrée à l’écrire !
J'ai noté que dans tes nouvelles, on avait la récurrence de la thématique de la vision (que ce soit par le biais de photos ou de vidéos), en quoi le regard des autres peut augmenter la sensualité ?
Oui ! J’ai mis un mot à ce sujet dans le recueil parce que je m’en suis rendue compte, aussi. xD Et c’est intéressant, oui, parce qu’on fait jouer l’imagination du lecteur et aussi qu’on « double » la scène. C’est-à-dire que le lecteur va avoir la scène en elle-même, et puis qu’il va pouvoir l’imaginer aussi par la vue offerte par la vidéo, ou la photo : il y a un double regard sur ce qu’il se passe. Parallèlement, je trouve ça intéressant aussi dans le sens où, d’une certaine manière, on interroge le lecteur sur l’aspect « voyeuriste » qu’il peut avoir face à la scène : il la lit, mais il est aussi projeté dans la position de celui qui voit la vidéo, celui qui voit la photo… Je me suis rendue compte en relisant ce recueil que j’avais plusieurs nouvelles qui exploraient les rapports entre les personnages avec cet élément : caméra ou appareil photo, et c’est d’ailleurs un élément important que je compte aborder dans l’univers d’Ixe et de Reel. Ca me plait, en tout cas.
Y a-t-il des sujets que tu refuses absolument d'aborder en romance érotique ?
Hum… Je ne pourrais pas érotiser une relation malsaine, je dirais. J’aime explorer les failles et, aussi, les erreurs des personnages (je n’aime pas les personnages parfaits), mais il est impossible pour moi de présenter un comportement que j’estime, critiquable, ou choquant, d’une certaine manière, comme si c’était le comble de l’érotisme. Que tout allait bien, ainsi. Comme toujours, ce n’est pas tant le sujet qui est important, mais la manière dont on le traite.
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