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Le succès culturel et financier de projets tels que Bridgerton et The Lost City témoigne d'une soif manifeste de films/séries inspirés de romance, l'un des genres les plus populaires dans le monde de l'édition. Alors, pourquoi Hollywood ne se réveille-t-il pas et ne sent-il pas les draps parfumés aux pétales de rose ?
L'année dernière, j'étais optimiste quant au fait que le méga-succès de Bridgerton et la soif d'Internet qui en a résulté seraient une aubaine pour l'édition de romances incitant Hollywood à investir dans ce genre largement inexploité. "Bridgerton semble avoir ravivé l'enthousiasme pour le genre, et les gens se rendent compte qu'il y a là une opportunité commerciale", déclarait alors Jinny Howe, vice-présidente des séries originales de Netflix.
Des auteurs de romances comme Rebekah Weatherspoon ont souligné la "déconnexion" persistante entre les dirigeants d'Hollywood et les lecteurs de romances (L'un de ces décalages consiste à penser que Nicholas Sparks écrit de la romance, alors qu'il vaudrait mieux appeler ses livres de la fiction romantique tragique, qui enfreint la seule règle absolue de la romance, à savoir une fin heureuse). Mais il y avait un nouvel espoir que le genre trouve enfin sa place dans les salles de réunions d'Hollywood. "Ils sont prêts à vous prendre plus au sérieux, et l'expression "romance" ne vous fait plus claquer la porte au nez comme autrefois", déclarait Leah Koch, copropriétaire de la librairie The Ripped Bodice, qui a conclu un premier accord avec Sony Pictures Television. "Il est plus facile d'obtenir des rendez-vous, et ils sont plus intéressés par ce que nous vendons".
La rédactrice en chef d'Avon, Erika Tsang, a également noté une augmentation des demandes de réunions d'information de la part des producteurs et des cadres. En effet, il y a eu une avalanche de romans sous option avant et après Bridgerton, notamment la série Cowboys of California de Weatherspoon, The Worst Best Man de Mia Sosa, A Princess in Theory d'Alyssa Cole, The Kiss Quotient d'Helen Hoang, Roomies et The UnHoneymooners de Christina Lauren, la série Hoops/All the King's Men de Kennedy Ryan, et bien d'autres encore.
Mais un an plus tard, aucun de ces projets ne semble sortir du cadre de "projet en cours de développement". Ils n'ont pas annoncé de casting, et encore moins de date de début de production. Et de manière anecdotique, les auteurs et les éditeurs me disent la même chose : le téléphone ne sonne pas.
Il existe des milliers de romances qui attendent d'être adaptées pour devenir votre nouvelle comédie romantique préférée, votre prochaine série historique à suivre en streaming ou un des millions de projets intermédiaires. Ce sont des livres prêts à l'emploi avec des communautés de fans passionnées, des personnages bien développés, une construction du monde impeccable et des histoires d'amour à couper le souffle. Les journalistes ont déjà fait des recherches et ont rassemblé les meilleurs de ces titres à l'intention des départements de développement. Tout ce que Hollywood doit faire, c'est joindre le geste à la parole
Nous savons qu'Hollywood peut être lent à la détente. Il semble que tous les deux à cinq ans, ils doivent réapprendre que les femmes sont une force puissante au box-office (voir Mamma Mia, Bridesmaids, etc.). Mais avec Bridgerton qui a fait ses preuves à deux reprises (alors que d'autres films Shondaland Netflix comme Inventing Anna n'ont pas atteint les mêmes chiffres), et avec The Lost City qui a attiré plus de spectateurs pour un film féminin que n'importe quel autre titre pendant la pandémie, ne faut-il pas se demander pourquoi ?
Une réponse typique à cette énigme est le sexisme : Le contenu axé sur les femmes est institutionnellement déprécié et rejeté. Il y a une grande part de vérité dans cette affirmation, mais la conversation doit tenir compte du fait que les lecteurs et les auteurs de romances ne sont pas seulement des femmes cisgenres.
Que faut-il faire pour que les dirigeants voient le potentiel narratif des riches catalogues des maisons d'édition spécialisées dans la romance ? Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'effet Bridgerton au-delà de l'option d'une flopée de titres, dont beaucoup ont ensuite langui en attente de développement ? Hollywood est-il vraiment si peu imaginatif ou si imprévoyant ?
Bridgerton n'a pas seulement engendré des succès d'audience massifs, mais aussi des gammes complètes de maquillage, des thés de marque, des costumes d'Halloween et une expérience Regency complète pour que les fans soient prêts à vivre leurs fantasmes et le poster sur Instagram. The Lost City, une comédie romantique originale à budget moyen qui semble plus rare aujourd'hui qu'un trésor archéologique, n'est qu'à 4 millions de dollars de bénéfices pour son 1er week-end de sortie du film de 2018, Crazy Rich Asians, avant que la fréquentation des salles ne soit paralysée par la pandémie.
L'édition romanesque pourrait être une vache à lait pour le grand public hollywoodien. Les preuves sont là, sous nos yeux. Hollywood doit juste ouvrir son portefeuille et laisser le public tomber amoureux.
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