En 1934, la famille Mendel fuit l'Allemagne nazie et tente de reconstruire sa vie en France. Lorsque la guerre éclate le 2 septembre 1939, leur demande de naturalisation est définitivement reportée. Ils sont tous séparés : Alexandre Mendel et sa fille, Lise, sont internés dans des camps "d'indésirables ", tandis que Clara Mendel et sa mère, Oma, rejoignent la zone libre. Commencent alors les doutes, les peurs et les questionnements pour chacun : vont-ils se retrouver ? Vont-ils s'en sortir vivants ? Malgré un quotidien tumultueux où les lois antisémites et la police de Vichy sont de vigueur, jamais l'espoir ne les quittera...
Mon avis: Je découvre la plume de cette auteur qui nous plonge dans un récit où les personnages affronteront la seconde guerre mondiale, pas sur le terrain en tant que soldats mais en tant que personnes fuyant pays après pays des doctrines à l'encontre des juifs. Je sors de cette lecture assez mitigée car pour moi, elle tient plus du récit historique que d'un roman ancré dans l'Histoire.
Nous allons donc suivre la famille Mendel de 1937 à la libération et nous les suivrons de pays en pays. Je ne savais pas qu'il s'agissait de la suite de La libraire de Cologne mais cela n'a pas été un frein à ma compréhension. On comprend toute l'importance de cet établissement et le fait qu'elle ne tombe pas aux mains Allemandes. J'aime les épopées familiales notamment en période de guerre mais cela a clairement manqué d'intensité lors de ma lecture. Je regrette le côté "journal" pédagogique du récit car en passant d'événements en événements, on perd en émotions. J'ai eu beaucoup de mal à adhérer à la vie des Mendel et à vivre les émotions à leur côté. On passe d'années en années, de rebondissements en rebondissements, on nous explique ce qui se passe et j'ai parfois eu la sensation de lire un manuel scolaire dans lequel nous aurions inséré des exemples.
Lise est une jeune femme qui va quitter son pays pour fuir la guerre et les futures lois antisémites. Elle essaiera de se faire une place en France mais la stabilité espérée pourrait voler en éclat avec le début de la guerre et les nouvelles menaces qui pèsent sur sa famille. Elle vivra des épreuves incroyables au fil des pages et elle fera preuve d'un courage sans failles. Je regrette que le personnage de François ne soit que survolé et diabolisé sans approfondissement car il aurait été intéressant de voir son rôle très actif dans la chasse aux juifs et la réelle menace qu'il représentait . On esquisse des rebondissements à son égard mais jamais nous n'allons plus loin. La fiction n'est que peu présente et si en manière générale, j'aime le réalisme des faits, cela dessert à mon sens le récit dans ce cas précis.
Le destin de Clara et Alexandre, les parents de Lise, sera bien évidemment intéressant mais de nouveau, cette succession de faits, de séparations, de retrouvailles manque d'émotions. Je n'ai pas vibré ou tremblé à leur côté car c'est comme si on balayait l'Histoire tout en évoquant leur histoire à eux. Je ne sais pas si je suis claire mais j'ai eu le sentiment que j'étais un simple témoin de leur vie, sans jamais pouvoir m'attacher à eux et ressentir une quelconque empathie. Le récit est trop "clinique" à mes yeux pour m'investir avec eux.
Bref, cela n'est que mon avis et je vous invite à vous forger votre propre opinion en lisant ce roman mais je suis malheureusement passée à côté de ce récit. J'aime les fictions historiques mais là pour moi, il manquait justement la fiction et l'émotion au détriment de l'Histoire. On énonce des faits sans que le lecteur puisse s'investir dans la scène car on passe à un autre événement dans la foulée.
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