Voici donc un extrait du premier chapitre qui me donne encore plus envie d'en savoir plus . Moi curieuse et impatiente non ;)
Merci à Maude Okyo pour cet extrait exclusif
Chapitre 1
Gentiane
déboula dans mon bureau avec fracas, en pyjama et crinière rousse au vent. Oui,
s’appeler Gentiane tient carrément du délire et ma meilleure amie et secrétaire
radote dès qu’elle a deux verres dans le nez sur les procédures qu’elle doit
absolument entreprendre pour changer ça. Mais pour l’instant, cela restait son
patronyme officiel. Donc, Gentiane, ma secrétaire inefficace, débarqua dans
l’espèce de placard à balais où j’officiais en tant que « coach ».
Quand je devais recevoir un client, nous installions un paravent et
transformions le hall de notre F4 en salle d’attente.
Cet appartement un
peu bizarre était mis à notre disposition par la première Gentiane – la
grand-mère de mon amie. Juste à la gauche de notre entrée, on pouvait trouver,
indépendante du reste de l’appartement, une petite chambre et une salle de
bains attenante, comme si celui qui avait construit les plans prévoyait de
sous-louer une partie de son habitation à un étudiant. Nous nous étions servies
de cette configuration pour que j’installe ma petite affaire à domicile,
limitant ainsi les frais de départ. En plus de cette particularité, nous
bénéficions d’au moins dix mètres carrés de couloir inutile. Sauf quand ils
devenaient une salle d’attente impromptue. Nous possédions aussi une vraie
salle de bains avec une baignoire à pattes et pas moins de quatre
« chambres » – même si deux d’entre elles étaient trop petites pour
mériter vraiment ce nom. L’avantage ? L’une d’elles était donc mon
« bureau », espace de travail girly
et intime aux couleurs acidulées qui donnaient de moi – je l’espérais,
tout du moins – une image dynamique. La seconde servait de dressing pour
Gentiane et moi. Quelle fille n’en rêvait pas depuis Sex and the City et
celui de Carrie Bradshaw ? Bon, par contre, il fallait accepter l’idée
d’expérimenter ce que devaient vivre les sardines à la fin de leur vie ; car
si la pièce était déjà exiguë, l’accumulation de nos affaires rendait le tout
très… « cosy » – on allait le dire comme ça.
– Devine ce
que j’ai pour toi, madame la coach en séduction !
– Mmmh…
Jamie Dornan a appelé et il veut nous déglinguer l’une après l’autre ?
– Pourquoi
l’une après l’autre ?
– J’ai beau
t’adorer, mais s’il y a bien une chose que je ne partagerais pas, c’est son
beau petit cul, admis-je à voix haute.
– Du tout.
Essaie encore.
– Matt
Damon ? Les Jason Bourne et son
épopée martienne m’ont marquée à jamais… Tu as enfin engagé les procédures pour
changer ton nom ? proposai-je devant ses signes de dénégations successifs.
– Ne me
fâche pas dès le matin !
– On a gagné
au Loto sans y jouer ?
– Ça, ce
serait over-cool, soupira-t-elle.
– Je ne pense
pas qu’on dise encore « over-cool », la prévins-je.
– Théo
Beauvois veut te voir.
Mes paupières se
plissèrent pendant que je mettais en route mon processeur interne. J’avais une
formidable mémoire : je pouvais vous ressortir le nom d’un figurant d’un navet
tombé dans l’oubli il y a bien longtemps de cela.
– L’agent
des stars ? Celui qui était à la télé la dernière fois ?
– Lui-même !
J’étais en train de mâcher donc je n’ai pas tout suivi, mais…
– Au
téléphone ? Tu ne pouvais pas cracher ou attendre d’avoir fini, bon
Dieu ?!
– Je ne
crache jamais, j’avale, annonça-t-elle avec un large sourire, visiblement fière
de sa blague.
– Gent’,
merde ! C’est le boulot.
– Ça
va ! Bref, il veut que tu le coaches. Ou quelque chose dans ce style, mais
c’est forcément ça, pas vrai ? C’est assez urgent, tu as rendez-vous rue
Malatie dans une heure.
Je me levai en
catastrophe. Rue Malatie ? Genre en plein centre, à deux pas de
Montmartre ? C’était à plus d’une heure de transport en commun. Je
possédais un vélo électrique, mais je ne montais jamais dessus et mon vieux
solex tombait en panne dès que je souhaitais m’en servir. Peut-être n’aurais-je
pas dû le voler à un de nos anciens voisins la veille de son déménagement
– un cas d’extrême urgence pour un entretien d’embauche et une manière de
punir son propriétaire qui pelotait toutes les femmes de l’immeuble dans
l’ascenseur, il l’avait bien mérité –, depuis le karma de cet engin était
pourri. À moins que ce soit le mien qui en pâtisse, selon toute logique ?
Bref, cela avait mal inauguré mes relations avec ledit engin.
– Si je n’y
vais pas en solex, c’est foutu, râlai-je. Tu ne pouvais pas prendre une heure
de réunion raisonnable ? Genre dans deux heures ! Ou demain ?
Mais non, dans une heure, histoire que j’arrive à la bourre et que j’aie l’air
d’une grosse bille incapable de respecter un planning !
– Disons
qu’il a plutôt insisté et je n’ai pas vraiment fait attention à l’heure. J’ai
négocié des frais de déplacement, ceci dit. Exorbitant le truc, dans les
10 euros le kilomètre, annonça-t-elle fièrement. Tu as un compteur
kilométrique sur le solex ou je calcule avec Google Maps ?
– Mais tu es
sérieuse ?! geignis-je en filant comme une folle me changer. Tu aurais au
moins pu appeler un taxi, je n’en trouverai jamais à temps maintenant.
Je fouillais ma
partie du dressing à la recherche de vêtements adaptés à la situation. Mon
métier : coach en séduction. J’avais eu cette idée devant un film vraiment
pourri avec Will Smith qu’il ne valait mieux pas, en définitive, regarder. Par
curiosité, j’avais cherché sur le Net, et oui, cela existait réellement. Nombre
de gars en déroute – éternels puceaux, divorcés à l’ego
fragile, etc. – se payaient des cours de séduction. Bizarrement,
seuls des hommes en proposaient, alors que qui connaît mieux les femmes qu’une
autre femme ? Chômeuse depuis plusieurs mois, j’en avais marre de rester
chez moi à parcourir les petites annonces et je m’étais donc lancée. Ma
formation de web designer ne me servait visiblement qu’à décorer les murs et
remplir Pôle emploi d’un CV de plus mais j’avais utilisé mes talents pour me
faire un site magnifique. Une copine photographe avait transformé mon
appartement en « bureau » officiel et elle en avait profité pour
prendre une ou deux photos de la coach – moi, pour ceux qui ne suivent
pas –, si sexy qu’en moins de deux semaines j’avais déjà des rendez-vous.
Depuis
j’enchaînais les missions ; relooker un vieux beau sur le retour, aider un
geek timide à inviter la fleuriste de ses rêves… J’étais cupidon version stylée
– bah ouais, à poil, cucul à l’air avec un léger drap, on finit arrêté par
les flics de nos jours. Surtout en se baladant avec un arc en prime (peu de
chance de passer pour Katniss qui aurait oublié de se fringuer).
Très envie de le lire !!! :-)
RépondreSupprimerCa donne envie hein :p
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