Depuis qu’elle est arrivée à New York, Ella est à la dérive. Elle vit en colocation dans un studio délabré et enchaîne les petits boulots. Aussi, quand un jeune couple aisé de l’Upper East Side lui propose de devenir jeune fille au pair, elle s’empresse d’accepter.
Belle, riche, fantasque, Lonnie s’entiche aussitôt d’Ella. Fascinée par sa patronne, la baby-sitter mesure aussi ce qui les sépare – un mari charmant, un adorable fils et un compte en banque bien rempli. Mais la jalousie que lui inspire sa patronne se teinte de sentiments plus troubles et laisse bientôt place à une dangereuse obsession.
Mon avis : Comme elle est le premier livre de Madeline Stevens et j'étais curieuse de découvrir son titre car le résumé me tentait et j'aime les thrillers psychologiques publiés chez Hauteville. J'ai passé un bon moment en compagnie de ces personnages même si je n'ai pas adhéré à 100% à l'histoire.
Ella est un personnage difficile à cerner tout au long de notre lecture. Elle se fait engager comme babysitter de William, le fils de Lonnie et James. Dès le début on sent l'obsession de la jeune femme pour sa patronne et l'instabilité psychologique de notre héroïne. Elle consigne beaucoup de choses dans des carnets et semblent avoir des lubies parfois morbides. Non seulement elle s'intéresse à cette maison qui fut habité par LeRoi, un sérial killer mais en plus elle adore les films d'horreur. Vous me direz que cela ne fait pas qu'elle va devenir cette stalkeuse et cette obsédée de cette femme qu'elle admire et qu'elle désire. Son rapport à la sexualité est d'ailleurs ambigu et soulève quelques questions. Elle a envie de posséder ce que possède Lonnie et donc que ce soit son amant ou son fils, elle va développer un lien étrange avec eux. Elle ne sera pas dans la maltraitance mais dans le soin constant dans l'espoir qu'on s'intéresse à elle et qu'on l'aime. Elle a de bonnes relations avec son père et on se pose donc des questions à son sujet. Il est parfois difficile de suivre le cheminement de ces héros car les dérives seront nombreuses.
Lonnie est donc l'objet d'obsession de l'héroïne et c'est une artiste torturée qui nous fait face. Romancière, elle a tendance à se perdre dans ses histoires et à oublier le monde extérieur. Elle aime son fils William mais ne sera pas une mère attentive. Elle mettra sa carrière en premier plan et elle fera aussi des choix douteux. Elle semble abuser de l'alcool et certains soirs son état est déplorable. Est elle à l'origine de cette débauche ou l'y pousse t-on? James , son mari n'est pas très présent mais lors des rares fois où il assiste à des soirées ou partage avec elle des vacances, il semblerait qu'il incite sa femme à se plonger dans cette addiction qu'est l'alcool et sans aucun doute d'autres substances illicites . Ce huit clos est parfois étouffant et pesant car on ne sait pas à qui faire confiance dans cette histoire. Carlow semble être un ami de la famille mais il est en réalité plus proche de Lonnie qu'on ne le croit. S'intéresse t-il vraiment à elle et à ses états d'âme? Une chose est sûre , cette seconde héroïne n'est pas bien dans sa tête et a un passé douloureux.
Bref, je ressors un peu mitigé de ma lecture car je n'ai pas détesté cette histoire mais je n'ai pas non plus adhéré à la thématique un peu alambiquée et distordue. Nous avons du mal à nous attacher à ces personnages à la dérive qui ne vivent que pour leur obsession.
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