«Je ne suis pas un sex symbol!»
«Moi, un sex-symbol? Je me vois davantage comme un papa gâteau avec son bébé.» C’est l’idole du moment à Hollywood qui parle ainsi. Mercredi, Jamie Dornan sortira de l’anonymat avec le très attendu «50 nuances de Grey». Barbe fournie, veste marron et chemise en jeans bleu marine assortie à ses yeux, il fait tout pour ne pas ressembler à son personnage: Christian Grey.
Comment vous présenter aux lecteurs du «Matin» qui vont peut-être vous découvrir au cinéma?
Comme acteur, je suis le spécialiste des nœuds! J’ai appris à faire quelques attachements pour attacher les victimes du tueur en série Spector dans le feuilleton «The Fall» et cela a été mis à bon usage pour les scènes sado-maso de «50 nuances de Grey». J’ai grandi dans les environs de Belfast et je n’ai jamais pris de cours d’art dramatique en dehors de l’école. Sofia Coppola m’a donné ma première chance dans son film «Marie Antoinette» mais c’est la série «Once Upon a Time» qui m’a fait remarquer en Amérique.
Des centaines d’acteurs ont été auditionnés avant que vous ne soyez choisi pour le thriller érotique «50 nuances de Grey». Quelle a été votre préparation?
Des semaines de musculation, d’épilation et d’application de crème bronzante. (Rires.) Je me marre mais c’est la vérité. J’ai commencé par lire le best-seller d’E.L. James et j’ai vite compris que j’avais intérêt à intensifier mes séances de gym, car Christian Grey est nu une bonne partie du film! Le seul problème est que je n’ai eu que 4 semaines pour me préparer avant le premier jour de tournage.
Il faut une sacrée confiance en soi pour se promener les fesses à l’air durant des journées entières sur un plateau de cinéma?
Il faut s’engager à fond dans son personnage. Je n’étais pas nu toute la journée et chacune des scènes était tournée avec une équipe technique réduite. Mais je savais aussi ce qui m’attendait en signant mon contrat. Si j’ai le choix, je préfère ne pas me déshabiller devant des caméras. Je ne suis pas du tout exhibitionniste mais c’est aussi mon job d’être plausible dans mon rôle.
Y a-t-il quelque chose qui vous a dérangé au quotidien?
Le plus terrible était le cache-sexe que l’on utilise au cinéma de nos jours. J’avais l’impression d’avoir mon paquet comprimé dans un petit sac. Et tout cela bien accroché pour ne pas risquer d’accident…
Vous êtes marié avec l’actrice anglaise Amelia Warner. Lui avez-vous demandé son accord avant d’incarner ce milliardaire qui aime dominer sexuellement et physiquement ses compagnes?
Amelia lit tout ce que l’on me propose. J’ai de la chance qu’elle soit comédienne, car elle comprend ce que l’on peut avoir à faire pour un rôle. Je n’ai pas eu à lui demander si elle était d’accord. C’est Amelia qui m’a dit de foncer et d’accepter.
Etiez-vous déjà un expert en domination sexuelle?
Je n’ai pas honte de dire que je n’y connaissais rien. Nous avions de vrais experts avec nous sur le tournage. C’était parfois drôle et étonnant car j’ai appris plein de choses… même si je n’avais jamais songé à ça dans ma vie privée. (Rires.)
Avez-vous essayé certaines des choses que vous avez apprises sur l’univers SM à la maison?
Ma vie intime n’a rien à voir avec celle d’un personnage de cinéma, croyez-moi. Durant mes moments de libre, je préfère m’occuper de ma petite fille de 15 mois.
Ma vie intime n’a rien à voir avec celle d’un personnage de cinéma, croyez-moi. Durant mes moments de libre, je préfère m’occuper de ma petite fille de 15 mois.
N’a-t-elle pas peur des millions de fans qui vont hurler votre nom ou des filles qui vont vous prendre pour Christian Grey?
Je ne suis pas Christian Grey! Je suis un acteur qui fait semblant de donner vie à un fantasme de la littérature moderne. Si ce film est un gros succès, j’en serais ravi et je serais heureux de raconter la suite des aventures dans de prochains films. Mais je veux tout faire pour montrer différentes facettes dans des rôles bien loin de «50 nuances».
Robert Pattinson, qui a connu un énorme succès avec les films «Twilight», est l’un de vos meilleurs amis. Que vous a-t-il conseillé pour garder la tête froide face à la célébrité?
Rob et moi parlons de tout sauf du show-biz lorsqu’on est ensemble. Mais j’ai suffisamment observé la folie autour de lui pour savoir marcher en gardant la tête baissée. Ma chance est d’avoir 32 ans. Je ne suis plus un gamin et je pense apprécier ce qui m’arrive sans attraper la grosse tête. Je suis marié et notre fille, Dulcie, est tout à mes yeux. Ma famille passe avant Hollywood.
Allez-vous quitter Londres pour Hollywood?
C’est marrant car chaque fois que j’entends Hollywood, je pense au village de mon enfance, l’endroit où j’ai grandi en Irlande du Nord. La ville de Californie est un lieu qui m’évoque des sentiments mélangés. J’ai passé des années à Hollywood en allant d’une audition à l’autre sans que personne ne s’intéresse à moi. Alors l’attention soudaine des derniers mois est agréable et me fait plaisir mais je ne suis plus un débutant. Je sais que j’ai encore tout à prouver dans mon métier, comme à moi-même, si je veux durer.
Quels sont vos projets?
Je viens de terminer «The 9th Life of Louis Drax» avec le réalisateur français Alexandre Aja. C’était une belle expérience. Il a un œil neuf sur le cinéma et mélange l’horreur avec l’étrange tout en se basant sur la réalité. J’incarne un docteur qui essaie de comprendre le mystère qui entoure la vie d’un jeune patient qui a frôlé la mort.
Sur Netflix, «The Fall» est rapidement devenu un phénomène et vous venez aussi de terminer la seconde saison…
J’adore l’ambiguïté des personnages. J’incarne le tueur en série que l’officier de police, joué par Gillian Anderson, cherche à arrêter. Les 6 épisodes de la saison 2 sont encore plus intenses que les premiers. Le jeu du chat et de la souris entre le tueur et la femme flic est au cœur de toute l’intrigue
Votre succès au cinéma va-t-il vous pousser à abandonner la série?
Disons que tout est possible. Allan Cubitt, qui a créé «The Fall» mais a aussi écrit et réalisé les derniers épisodes est confiant. Il devrait avoir un feu vert pour la saison 3 ces prochains mois. En ce qui me concerne, je suis partant pour reprendre le rôle de Spector… mais sera-t-il encore en vie? Je n’en dirai pas davantage.
Que peut-on vous souhaiter pour 2015?
J’aimerais bien trouver un rôle où je n’ai pas à attacher des femmes (ndlr. Il éclate de rire). Cela suffit pour cette année! Une comédie par exemple?
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