J'ai donc assisté à la conférence organisée par Harlequin et animée par Sophie Copperfield. J'ai pris des notes exhaustives et voici donc mot pour mot ( si si je n'ai rien oublié :p ) les réponses de Louisa Méonis, Cécile Chomin, Angela Morelli et Emily Blaine.
Comment pourriez vous décrire le genre qu'est la romance moderne?
Emily Blaine: Est ce ce qu'on appelle de la New Romance? Je préfère le terme romance contemporaine . C'est une histoire non érotique. Les héros et les héroïnes vivent dans leur époque. Ils ont un portable , un grille pain. Mes lecteurs disent que c'est une littérature thérapeutique car les gens se sentent mieux après.
Louisa Méonis: C'est compliqué à définir. Pour moi, il y a du sexe, de l'amour, de l'action , de l'espionnage. Bref , c'est un grand bazar.
Cécile Chomin: Dans la romance, chacun prend ce qu'il veut. C'est comme quand on téléphone à sa copine "Allo , tu ne sais pas ce qui m'arrive...". Mes personnages ne sont pas autobiographiques mais me ressemblent.
Angela Morelli: Mes personnages me ressemblent ou sont semblables à mes copines. J'écris ce que j'ai envie de lire. Les hommes de mes livres par contre ne ressemblent pas aux hommes en vrai. L'aspect moderne de la romance vient du fait qu'on a des histoires entre copines et qu'on a l'élément Facebook.
En quoi vos textes sont ils modernes?
EB: L'héroïne ne se laisse pas faire. Elle a du répondant et elle sait ce qu'elle veut ou non. Avant , elle rêvait du prince charmant et tout arrive vite. Je préfère plus de lutte , de drague et de difficultés. Les héroïnes n'attendent pas que l'amour. Elles ont une vie normale, des problèmes de peau, des cheveux sales et elles ne sont pas des princesses Disney. Ces dernières ont un côté Dallas : elles se lèvent et elles ont une haleine fraîche, elles ne filent jamais leur collant et en un mot elles sont parfaites.
LM: Lola est le comble de l'imperfection. Elle a des rondeurs qu'elle assume plus ou moins selon les moments. Elle adore Dora, elle se cache dans des poubelles.
CC: On a la même vie que nos personnages, c'est à dire qu'on se lève le matin, qu'on court dès qu'on pose le pied par terre, on emmène les enfants à l'école, on part au boulot, on rentre à la maison , le frigo est vide , on a un mari. Le côté moderne vient de mon addiction aux nouvelles technologies et cela se ressent dans nos romans. Lydia et Maia sont moi et ma copine. On est des supers femmes qui déconnent mais ce n'est pas grave. On a plusieurs rôles à jouer dans une journée.
AM: Je pense que le côté moderne vient aussi de l'humour dans nos romans. Les choses drôles ajoutent un petit truc en plus.
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Vous sentez vous investies d'une mission de réalisme dans vos roman?
AM: Oui et pour moi un élément vraiment important est le préservatif dans les scènes de sexe. Mais il y a aussi une part de fantasme dans mes écrits
CC: Je n'ai aucune revendication de réalisme. Mes livres ne devaient pas être lus . C'était pour m'amuser et j'avais envie de créer des personnages. Je lis beaucoup et j'avais envie d'avoir mes personnages à moi. Je me calque sur la réalité mais je n'ai aucun message à faire passer. Je n'ai pas besoin de mettre la femme en avant.
LM: Lola est partie d'un délire. Mon message est le suivant : aimez vous telle que vous êtes et soyez heureuse.
EB: Je n'ai aucun combat féministe car je n'aime pas du tout cela. Je trouve que ce débat est mal argumenté et mal orienté. J'ai un mari exemplaire. Quand j'écris, je donne le message suivant : que pensez vous de votre vie? Etes vous heureuse? Quel est la part du destin?
Le héros Harlequin: comment est il? A t-il des failles? Est il un héros moderne?
EB: Normalement il est faillible, il a un lourd passé , un secret parfois. Avant , c'était l'homme parfait , le macho très souvent ou un dominant. Là , le héros moderne a ce côté mystérieux. Il a de la barbe, il donne 3 orgasmes à la minute, il est galant. En fait, il a les bons côtés de l'ancien héros plus les bons côtés du héros moderne. Il est devenu humain en fait.
LM: C'est Mr Parfait. Il est beau, sexy, bronzé, il a les cheveux décoiffés et bien entendu un sourire en coin. Il doit être humain avant tout et être une personne qui s'exprime comme vous et moi.
Selon vous , quel est l'impact du numérique dans l'édition?
AM: J'avais écrit sans avoir l'idée d'être publiée. Ainsi dans L'Homme Idéal (en mieux), j'ai écrit ce que j'avais envie d'écrire. J'ai découvert des choses et il n'y a pas de changement que ce soit en numérique ou en version papier.
CC: J'ai été surprise par le travail dans l'édition numérique qui n'est absolument pas censurée. Cela n'a donc pas eu d'influence sur mon 2ème livre car je suis restée dans la même logique avec un langage fleuri. Le numérique permet en fait de toucher un public beaucoup plus large.
LM: Je n'en fais qu'à ma tête donc numérique ou pas , ça ne change rien.
EB: Ma démarche est différente de celle de Louisa, Cécile ou Angela. Je viens de FF, à savoir la FanFiction. J'étais donc habituée à avoir un certain rythme d'écriture. J'avais également le retour des lectrices qui pouvaient laisser des commentaires. Avec l'édition, il y a un travail sur le texte. Sans le concours Harlequin que j'ai remporté, j'aurais continué de publier sur FF. Mais j'aime ce qui se passe après la publication d'un livre.
Pouvez vous nous parler de l'environnement technologique ( Facebook Twitter etc...) et de leur influence sur vos romans?
LM: L'intrigue de Lola se déroule à New York mais je ne connais absolument pas cette ville donc merci Google Earth. J'ai aussi fait des recherches sur le BDSM car dans Lola il y a une scène où Lola attache son amie Safia . Donc il ne faut absolument pas regarder mon historique sur mon ordinateur car il y a des sites plus que douteux.
EB: En ce qui concerne le fait de faire des recherches, j'en fais beaucoup avant mais dès que je me mets à écrire, je fais comme j'en ai envie. J'ai ma A Team ( oui comme l'Agence Tous Risques et non je ne suis pas Looping mais Mme Smith) qui est en fait une équipe de bêta reader. Elles lisent ce que j'écris et me donne leur avis sur la syntaxe, les répétitions ou autres. Même si aucune n'a pu faire le trajet et être là pour assister à cette conférence, elles sont très importantes pour moi. Sans elles, Dear You n'aurait pas vu le jour. Elles sont géniales car je sais que si je leur envoie un chapitre le dimanche soir, le lundi matin j'aurais 5 mails qui m'attendront pour me dire ce qui va ou pas.
CC: Je ne fais pas de recherches. J'ai moi aussi un Bêta lecteur qui n'est autre que mon mari. Il me donne des conseils car ce n'est pas facile de se mettre dans la tête d'un homme. J'ai fait la découverte des réseaux sociaux notamment de Facebook et ça me permet d'échanger avec les lectrices , qu'elles aiment ou qu'elles n'aiment pas. Cela me permet de créer une banque de données.
AM: J'ai fait des recherches sur le Brésil pour Nouvelles Do Brazil. J'ai trouvé des idées sur internet. Pour la végétation , je peux dire merci à Google Images. J'ai aussi des Bêta reader qui lisent ce que j'écris et qui me donnent un retour rapide et je peux écrire la suite. J'adore Facebook . Je vous aime mes lectrices.
Quand trouvez vous le temps pour l'écriture?
CC: Je me drogue. Non je déconne. J'écris la nuit car c'est à ce moment que mes filles dorment. Avec les nouvelles technologies, le téléphone nous permet d'écrire des notes.
AM: J'écris la nuit et le week end. Parfois aussi quand je veux être au calme, je descends dans un café qui est en bas de chez moi et je peux y rester 6 ou 7 heures.
LM: J'écris aussi la nuit après avoir mis mes enfants au lit. Mon mari s'est abonné à Being Sport donc je peux écrire à ce moment là ou le week end. J'écris aussi quand mes enfants regardent la télé d'où Dora l'exploratrice . En ce qui concerne l'anecdote de mon personnage qui est devenu Jerry, mes enfants sont accro à Tom et Jerry qui passait en boucle et donc pour Jeremy, je vois une souris . A la base , mon inspiration est venue de Matt Bomer ( même si je sais qu'il est gay).
EB: ( en réponse à l'intervention de Louisa) Hollywood a téléphoné, Mickey est sur les rangs pour l'adaptation cinématographique de Lola. Je ne travaille pas la nuit car sinon je suis imbuvable si je n'ai pas ma dose de sommeil. J'écris donc le soir entre 20h32 et 23h07 ( voire 23h09) . Mon mari joue aux jeux vidéos donc ça aide. Je travaille aussi mes textes le week end pendant la sieste des enfants , donc de 13h45 à 16h08 , pendant le goûter car mon mari gère les enfants et à 18h il me demande de revenir parmi nous. J'écris aussi au bureau mais mon patron ne me fait pas rêver. Pour Dear You, je l'ai beaucoup écrit quand j'étais au bureau.
Avec votre casquette d'auteur , comment gérez vous votre temps et votre présence sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou vos blogs?
LM: J'adore partager avec mes lectrices et partager leur vie. Par exemple, j'ai eu une yaourtière et une de mes lectrice m'a envoyée des recettes. Ca prend du temps mais c'est un plaisir. Je leur réponds de 12h à 14h sur ma pause du midi ou le soir.
CC: J'aime avoir le retour des lectrices. Pour le moment , je veux me focaliser sur un seul réseau social. Ca me pousse à communiquer mais je n'ai pas envie d'être débordée. Je suis professeur de communication donc quand mes élèves sont en DS, je surfe sur Facebook.
AM: Je suis accro à Facebook et j'ai une page qui est très alimentée avec des photos de Channing Tatum ou Bradley Cooper qui est à nouveau célibataire. Au départ, je n'y postais que des informations sur les parutions de mes livres puis j'ai eu des messages de mes lectrices. J'ai aussi un compte Twitter mais qui n'est pas vivant.
EB: Je n'ai pas ouvert ma page Facebook depuis vendredi. Il est très alimenté car c'est mon 1er vecteur de communication. C'est une superbe vitrine. J'ai aussi été sur FF où je postais mes histoires par chapitres . L'avantage c'est que je pouvais recevoir des commentaires et y répondre. Facebook est plus sympa que Twitter car ce dernier nous limite à 140 signes et je ne sais pas faire court. J'ai aussi des messages auxquels je réponds.
Sur Amazon, les commentaires sont ils plus durs? Comment réagissez vous face aux critiques gratuites et non constructives?
CC: Il en faut pour tout le monde. J'ai eu des commentaires négatifs car la personne n'a pas aimé le livre mais a donné ses raisons. Il n'y a pas d'échanges possibles sur Amazon et c'est dommage mais si la critique est constructive c'est intéressant. Après si on n'aime pas le style, j'accepte les critiques.
AM: Les commentaires négatifs piquent quand même. Il y a aussi les gens qui disent ne pas aimer car c'est de la romance. A présent, j'ai un certain détachement et le Salon compense toutes ces critiques négatives.
LM: Je lis les mauvaises critiques mais j'écris pour moi et je ne peux donc pas plaire à tout le monde. Bien entendu j'apprécie les commentaires positifs. Ceux qui n'aiment pas, tant pis pour eux et il y a ceux qui me disent "Je n'aime pas car c'est trop addictif". Quant aux commentaires positifs, ils me stimulent. Je ne prends donc que le positif.
EB: En France , la romance a une image négative. Pour les auteurs, le défi est assez dur à relever car certains pensent que la romance est un genre trop facile. Les mauvais commentaires sont utiles et si on ne plait pas tant pis. Ca pique au départ mais après je me dis que j'écris ce que j'ai envie de lire. Vive la romance en France.
La dernière partie de la conférence a été consacrée aux questions des lecteurs. Olivia a donc pris la parole et a posé la question suivante :
Louisa, Lola est ton premier coup d'essai. As tu des idées pour la suite?
LM: Oui mais c'est top secret et si je vous le dis, je suis obligée de toutes vous tuer. Je viens à peine de finir le tome 4 de Lola. Une surprise est à venir. J'ai un travail à côté et malgré le succès, il faut bien se replonger dans la vie quotidienne.
EB: Je suis devenue Assistante Manager donc je suis en charge de séminaires et j'ai donc moins de temps . Je suis souvent rappelée à la réalité avec mes enfants, mon mari. C'est compliqué à gérer et j'ai besoin de la compréhension de mes proches. Le soutien du conjoint est essentiel.
LM: Je serais de retour au boulot lundi après un super bon moment au Salon Du Livre.
CC: L'écriture est une évasion. J'adore segmenter ma vie. Je vais reprendre un train et rentrer chez moi après ce salon. J'ai une autre passion : je fais de la danse avec mon mari et l'écriture.
AM: Au salon, je suis un auteur à succès mais à la maison, je vis ma vie de tous les jours. Il faut faire les courses. Avec le Salon , pendant 2 jours , nous vivons autre chose.
Une autre lectrice , écrivain, se demande si on peut écrire une romance sans scènes de sexe et elle ne conçoit pas d'avoir des personnages qui font l'amour avant le mariage.
CC: Dans Hot Love Challenge, la scène de sexe coupe court et dans Hot Love Disaster oui il y en a une . Ca dépend en fait de l'histoire mais c'est dommage de se dire que le sexe c'est vendeur.
EB: Je suis croyante pratiquante et le sexe n'est pas indispensable . Si c'est argumenté et justifié ou cohérent avec l'histoire, ça devient un parti pris de l'auteur. Je ne veux pas que ce soit un élément marketing.
Sophie Copperfield : Il n'y a en tout cas aucune contrainte imposée aux auteurs.
Et voilà c'était la fin de ce super moment. On a beaucoup ri avec ces 4 auteurs vraiment marrantes et naturelles. On a été un peu poussées vers la sortie parce que les gens de la conférence suivante n'avaient pas compris qu'il fallait attendre et nous laisser sortir afin qu'ils puissent à leur tour s'asseoir . C'était le point final d'un super week end au salon du livre.
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